Grâce à sa 9e place finale à la ‘’Race’’, le Haut-Savoyard est qualifié pour le PGA Tour 2026. Une nouvelle vie va débuter. Il nous éclaire sur ce proche avenir*.

À peine rentré de Dubaï, Adrien Saddier a suivi une session d’informations sur ce qui l’attend dès le mois de janvier sur le PGA Tour. « Une journée où on nous explique comment le circuit américain fonctionne, son organisation, tout ce qui se passe durant les tournois mais aussi en dehors », souligne-t-il. D’ici le grand saut, le joueur d’Esery revient sur cette année 2025 qui le propulse dans une autre dimension.

Ce 16 novembre qui boucle une sublime saison sur le DP World Tour est-il le jour le plus important de votre carrière ?

(Il rit) Important, je ne sais pas, mais c’est enfin une belle récompense après tout ce travail fourni durant toutes ces années. Tout cela a porté ses fruits. Le PGA Tour, c’est un super cadeau !

Au-delà de la victoire fin juin en Italie, qu’est-ce qui a véritablement changé en vous ?

Cette victoire m’a enlevé un poids. Cela faisait tellement de temps que je la voulais… J’ai beaucoup plus de coups dans mon sac qu’avant, je me sens beaucoup plus à l’aise dans certaines situations, notamment quand il faut être un peu plus agressif.

Est-ce votre plus grande force aujourd’hui ?

Ma plus grande force, c’est que j’ai toujours été un travailleur, et discipliné. Je n’ai jamais lâché le morceau. Je me suis toujours remis en question. En étant plus honnête avec moi-même. Il faut avoir le courage de taper ces coups qui font la différence, à l’image de Rory McIlroy qui parvient à faire eagle au 18 dans ce dernier tour à Dubaï pour forcer un playoff. Le mec est clairement couillu et dans les situations les plus stressantes,… il y va !

Si vous aviez un défaut à gommer ?

Il y a encore des situations où je suis un peu préoccupé de ce que peuvent faire les autres sur le parcours. Pendant deux semaines, durant les playoffs, j’avais un peu peur d’un scénario catastrophe qui me sorte des dix pour le PGA Tour. J’aimerais être encore plus focus sur moi et laisser les choses se faire.

« Pour l’instant, des allers-retours »

Comment allez-vous vous préparer à cette nouvelle vie aux Etats-Unis ?

A part le calendrier, je ne me suis pas encore véritablement projeté sur 2026. Je vais avoir un bon mois et demi pour tout bien préparer. Je sais quels tournois jouer en début d’année et mes visas sont faits.

Vous enchainerez avec le Sony Open, l’American Express, le Farmers Insurance et le Phoenix Open ?

Oui… Le Phoenix Open et son ambiance très particulière. Je vous avoue que j’ai hâte de voir ça. Cela va être assez dingue, je pense !

Y-a-t-il des aspects du PGA Tour que vous redoutez ?

Tout ce qui est nouveau peut faire un peu peur. Je vais découvrir un nouvel environnement, des nouveaux lieux, des nouveaux parcours. Je ne suis pas allé souvent aux Etats-Unis. La nouveauté peut être effrayante mais c’est aussi excitant de se dire qu’on va découvrir plein de nouvelles choses. J’espère en profiter le plus possible. 

Quels conseils votre ami Matthieu Pavon vous a-t-il prodigués pour aborder cette étape ?

On en a beaucoup discuté à l’Open de France. Dans le mois qui arrive, on va se téléphoner et il pourra m’en dire un peu plus.

La chambre d’ami en Floride est-elle déjà prête pour vous recevoir ?

(Rires) Il me l’a proposée… On va voir par rapport au calendrier. Je pense que je vais faire pas mal d’allers-retours pour retrouver ma famille. Mais si besoin, je pense qu’il n’y aura normalement pas de souci de son côté.

En termes de logistique, comment allez-vous vous organiser ?

Ma femme travaille, mon fils va à l’école… C’est un peu dur de déménager toute une famille comme ça. Mon but n’est pas réellement de m’installer aux Etats-Unis, sauf si on fait un carton plein dans les premières saisons. Pour l’instant, ce sera des allers-retours comme l’a fait Antoine (Rozner) cette année. Le calendrier est plutôt bien fait pour avoir des semaines de travail à la maison. On va voir avec la première année.

Futur partenaire de Tignes

Pourriez-vous vivre longtemps loin de vos Alpes natales ?

Non ! Ce n’est pas possible ça !

Est-ce votre choix ou celui de votre préparateur physique, David Baudrier, d’aller régulièrement vous ressourcer à Tignes ?

C’est plutôt moi. On en avait parlé il y a un moment déjà. Pour Tignes, où beaucoup de sportifs vont pour des stages d’oxygénation, j’avais ça en tête et on s’est organisé de la sorte. J’ai aussi eu la chance de rencontrer des personnes qui géraient tout ce qui était marketing, ce qui m’a permis de me baser là-haut assez régulièrement. L’an prochain, je deviens même officiellement partenaire de Tignes. 

Au 16 novembre 2025, vous pointez à la 73e place mondiale. L’objectif à court terme est-il aussi d’atteindre le top 50, qui vous ouvrirait les portes des plus grands tournois ?

C’est devenu depuis un moment le nouvel objectif à atteindre. Il va falloir malgré tout bien jouer au golf, ne pas s’éparpiller ou se perdre dans des choses inutiles.

Quoiqu’il arrive, 2025 restera votre plus belle saison ?

C’est la meilleure. Il n’y a rien à dire.  Si je me plains aujourd’hui, c’est qu’il y a un problème mental.  

L.V

 

*Vous retrouverez cette interview dans son intégralité dans notre numéro Hiver qui paraîtra début décembre.