A plus de 46 ans, l’emblématique lyonnais sait qu’après 25 ans sur le Tour Européen, sa carrière tire à sa fin. Il évoque ses souvenirs et énumère ses projets pour l’avenir.

– Raphaël, quand vous vous retournez sur plus de 25 ans de carrière, à quel fait marquant songez-vous immédiatement ?

D’abord, je repense à ma première année pro en 1995 et au dernier tour pré-qualificatif pour le Challenge Tour à Saint-Cyprien. Je n’étais pas dans le coup, mais j’ai signé 8 birdies consécutifs, du 7 au 14, et je me suis finalement qualifié de justesse pour la finale à San Roque où j’ai pu ensuite attraper une catégorie sur le Challenge Tour 96. C’était une journée surréaliste où j’ai égalé un record de Seve Ballesteros et ce fut un bon coup de pouce. Sinon, bien sûr, j’ai savouré mes quatre victoires, avec un souvenir particulier pour la dernière lors de l’open d’Espagne à El Saler où j’ai dû jouer 9 trous de play-off* pour gagner. J’y rajouterai ma 3ème place à l’Open de France 2012 au National derrière Marcel Siem et Francesco Molinari. Un podium avec un par sauvé sur le 18 grâce à un coup de wedge, devant son public, c’est agréable. J’ai aussi de bons souvenirs de Majeurs avec ma 8ème place au British 2012 et une  météo exécrable, ou mon top 20 dans une de mes deux participations à l’US Open : avec une super ambiance, je me suis régalé !

– Et votre plus grosse déception ou regret ?

Je pense à une ‘’cata’’, au K Club lors de l’Open d’Irlande 2005. Je jouais en dernière partie avec Thomas Bjorn et sur les 2 derniers trous on s’est écroulés, tous les deux, avec des scores fleuve. Puis il y a aussi ce cut raté lors de l’Open de France 2001 au GC Lyon… à la maison ! Côté regrets, n’avoir jamais participé au Masters, car c’est le premier tournoi dont j’ai vu des images à la télé. Mais j’espère bien, un jour, me faire inviter à Augusta !

– Cette saison a mal démarré pour vous et elle risque d’être la dernière d’autant vous ne disposez plus d’exemption.

Les exemptions ne sont pas éternelles et à un moment donné il faut laisser la place aux jeunes. Pour l’instant les résultats ne sont pas là, c’est frustrant de ne pas pouvoir performer. Je suis pourtant en pleine forme mais mon niveau est moyen. C’est la loi de tous les sports. Si ça ne le fait pas, ce sera le moment de ranger les clubs. Mais en golf, tout peut aller très vite. Le plaisir est toujours là, et je m’entraîne…

– Avez-vous conscience que cette réussite sportive a fait de vous un porte flambeau de la Ligue ?

Oui, et je suis ravi et fier de cette longévité, mais ça ne m’a pas mis plus de pression que ça. La ligue a toujours été formatrice et forte à haut niveau, et côté pro, il y a de plus en plus de monde…

– Quelle évolution avez-vous perçue, notamment chez les jeunes ?

Il y a déjà énormément plus d’organisations. Les enfants sont pris presque tous les week-ends… comme sur le Tour (sourire). Le plus problématique c’est en fait de les garder surtout ceux qui ont un index supérieur à 15. A nous de bosser dans ce sens, en y mettant un accent ludique comme on le fait pour le Born For Golf Tour.

L’idée d’une Académie pour jeunes

– En fait, votre reconversion a déjà démarré avec le Born For Golf Tour que vous avez initié, diverses présences, ou via des vidéos sur le site FFGolf, etc…

On a eu de bons retours sur ces duos de Tips dans lesquels on essaie d’apporter un côté ludique et de la gaité. Le BFGT, il nous faut encore le pérenniser surtout après cette année 2020. Et on a aussi lancé avec Laurent Puig et Jacky Casanova ‘’Le Joueur Français Golf & Travel‘’, une organisation événementielle**. Tout ça va faire beaucoup de boulot, mais je voyagerai moins, c’est sûr.

– Vous verriez-vous coach ?

Oui, mais en pensant aux jeunes. Et pourquoi pas, au plan régional ou local, monter une académie. Rien de bien précis encore, mais quelques pistes, pour  rester dans le monde des juniors, je m’y sens bien, et avec les scolaires aussi. Avec toujours l’idée de faire progresser les enfants et de les conserver comme licenciés .

– Avec tous ces voyages, avez-vous eu le temps de lire notre magazine ?

Oui, j’ai toujours eu plaisir de le feuilleter, je voyais ce qui se passait dans ma région et les têtes que je connaissais bien. Le 100ème numéro, c’est un très bel anniversaire…Félicitations ! »

Recueilli par Roland Botella

 

*Face à l’Allemand Marcel Kieffer

** www.lejoueurfrancais.com…