Tom Guéant : « J’adore ma vie ici »

 

Actuellement 2e au Mérite national amateur, l’Isérois vient de vivre ses premiers championnats d’Europe avec l’équipe nationale. Cette année, il a aussi remporté la coupe Gounouilhou avec Terre Blanche, après s’être adjugé le « British Boys » l’an passé. Des résultats qui traduisent sa progression depuis qu’il a rejoint l’université de l’Oregon, en septembre 2018

– Racontez-nous le processus de décision qui vous a fait choisir l’université de l’Oregon, à Eugene…

« Après avoir obtenu mon bac S SI avec mention très bien, j’ai reçu une cinquantaine de propositions d’universités américaines. J’avais sélectionné Stanford, UCLA, Illinois et Texas Austin mais en janvier 2018, j’ai reçu un mail de l’université de l’Oregon, gagnante du championnat NCAA en 2016 et finaliste l’année suivante. Ils ont vraiment tout fait pour que je signe chez eux. L’assistant coach est venu à Paris me voir jouer, ils m’ont invité à visiter les installations puis fait des propositions qu’il était difficile de refuser… Étant plutôt bon à l’école et au golf, l’idée était de pouvoir faire du haut niveau dans les deux secteurs. »

– Comment se passe votre vie là-bas ?

« Au niveau des études, je suis un major en maths/computer science. Les journées sont très chargées : debout de 7 h jusqu’à minuit minimum, sans une minute de perdue. J’ai cours le matin puis j’enchaîne les entraînements de golf, la préparation physique, le yoga… Puis les devoirs, j’en ai beaucoup, Plus les courses, les repas, les lessives, le ménage… ça fait beaucoup de choses mais j’adore ma vie ici. »

«  Plus tu travailles, plus ils te respectent»

– Estimez-vous avoir pu plus facilement améliorer votre jeu depuis que vous êtes aux États-Unis que vous ne l’auriez fait en France, dans un pôle par exemple ?

« Absolument. Les infrastructures d’entraînement sont sans commune mesure avec celles de la France. Les parcours que nous jouons sont dignes du PGA Tour voire même parfois plus difficiles. Le niveau de golf n’a rien à voir et cela tire vers le haut. »

– Quelles différences voyez-vous dans l’approche du sport de haut niveau en général et le golf en particulier ?

« Ici, ils peuvent mettre des moyens énormes grâce à leur système de mécénat bien plus avantageux qu’en France. L’état d’esprit est plus compétitif mais toujours positif. Si tu es bon et que tu bosses beaucoup ils vont tout faire pour t’aider à être encore meilleur. Plus tu travailles plus ils te respectent et t’encouragent. Et quand tu gagnes alors là, tu es la star et c’est gratifiant, cela donne encore plus envie de se surpasser. »

– Quels sont vos objectifs pour 2021 ? Et à plus long terme?

« Avec les problèmes sanitaires actuels c’est compliqué de prévoir mais je dirais, pour 2021, gagner des tournois universitaires et intégrer le top 50 mondial amateur, au minimum. Pour la suite, il y a beaucoup d’objectifs. Je termine mon cursus en juin 2022, je n’aurais que 20 ans (ndlr : il est né le 27 août 2001). Un top 5 mondial ou universitaire permettrait d’avoir des invitations sur le PGA Tour. Un circuit sur lequel j’aimerais bien gagner d’ici quatre – cinq ans… J’ai en ce moment trois coachs anglais qui ont l’expérience du très haut niveau et je m’y prépare. »

– Quels conseils donneriez-vous à un jeune français qui veut venir étudier et jouer au golf aux États-Unis ?

« Si vous en avez vraiment envie, pas juste pour suivre la mode, alors foncez. Mais attention, cela se prévoit longtemps à l’avance. Comprenez bien que les Américains ne vous attendent pas. C’est à vous de tout faire pour leur donner envie de vous recruter et cela ne se fait pas juste six mois ou un an avant. Il y a énormément d’universités de tous les niveaux et dans beaucoup de sports. Si vous êtes très motivé et un gros bosseur alors vous avez une chance. Et ça vaut vraiment le coup ! »