Le 21 octobre passé, lors de la finale au G.C Lyon du Born For Golf Tour qu’il a initié avec Fanny son épouse, Raphaël Jacquelin avait laissé transpirer à demi mots bien des interrogations sur sa faculté à conserver sa carte sur le Tour européen. Après une saison bien moyenne où le Lyonnais de 45 ans avait fini 175è à la ‘’Race’’ ratant nombre de cuts d’un point, sa 40è place en ‘’Career Money List’’ ne lui laissait guère d’espoir de rejouer à temps plein sur le Tour. Parce que, derrière lui, figuraient au moins trois hommes* aptes à le dépasser à ce classement au vu d’une fin de saison où ce trio allait disputer trois tournois sans cut et richement dotés.

« Je suis dans le flou et j’ai donc de fortes chances de sortir de ce classement. Ma seule solution c’est d’aller aux cartes européennes » nous avait il confié alors. Et face au pire toujours envisageable, il ne comptait plus que sur quelques invitations ponctuelles, lâchant même « Si je n’ai pas de catégorie je me préparerai au moins pour jouer l’Open de France et ce sera l’occasion de pouvoir mettre un terme à ma carrière. Il faut que tout le monde arrête à un moment donné. J’en suis à ma 23è année sur le Tour avec plus de 620 tournois. On ne va pas se plaindre non plus ! »

« Ça m’a reboosté »  

Changement total de décor une semaine après, au terme du Portugal Masters où son cut raté semblait lui ôter définitivement tout espoir de garder son destin entre ses clubs. Le 28 octobre, il notait sur son compte tweeter « Le Tour vient de me confirmer que je gardais ma catégorie top 40 Career Money List pour la saison 2020 ! J’avoue être le premier surpris car je pensais que la décision se prendrait après les finales. »

En fait, le vétéran tricolore ne maîtrisait pas un point de ce règlement il est vrai complexe mais qui se voulant équitable, partait du principe que la saison régulière s’achevait après le Portugal et non après la finale à Dubaï. « Ça change tout, et j’aurais pu le savoir avant, mais bon, c’est une agréable surprise » commentera le lendemain Raphaël qui du coup s’est senti revigoré « Ça m’a reboosté. Se faire un peu peur, c’est un mal pour un bien ». Et déjà, le calendrier se profile avec la certitude d’intégrer 90% des tournois dont les Rolex Series. La retraite n’a pas encore sonné et c’est tant mieux.

Roland Botella

*Joost Luiten, Tyrell Hatton ou John Rahm