Sébastien Clément est le cadet de Pauline Roussin Bouchard. Le Pro de La Valdaine nous éclaire à propos de l’actuelle Numéro 6 mondiale amateur qui passera Pro aux USA en fin de saison. 

– Sébastien, à 36 ans, vous êtes un de nos cadets Pros les plus expérimentés. Comment s’est établi le contact avec Pauline ?

« Avant Noël passé,  j’ai reçu un coup de fil de Patricia Meunier Lebouc (NDLR coach de la Ffgolf) car je suis intervenant auprès de la Fédé pour ce qui est de la stratégie sur parcours, et elle savait aussi que j’avais une expérience de caddy pro auprès de joueuses professionnelles**. Or Pauline qui commençait à préparer son avenir professionnel, cherchait un cadet Pro. On s’est vu durant deux jours début janvier et ça a ‘’matché’’. Elle m’a demandé de l’accompagner sur quelques tournois  et même si on a des difficultés à trouver des dates communes de calendrier*, j’ai pu l’accompagner sur l’Augusta women’s  amateur où elle a fini 3ème et où on a tissé des liens. »

– On suppose que le fait qu‘elle soit native de Montélimar** et vous Pro de La Valdaine a pu améliorer  l’alchimie ?

«  Non, car je ne savais pas initialement qu’elle était drômoise, et du coup la fibre régionale n’a pas joué. A notre échelle de caddy pro, la fibre n’existe pas, les relations qui se nouent tiennent plutôt du pur hasard. »

« La tête sur les épaules »

–  A 21 ans, Pauline suit des cours de psychologie à l’université de Caroline du Sud. Parlez-nous de sa personnalité. 

« C’est quelqu’un qui a la tête sur les épaules. Elle est très posée, très organisée et très mature. La façon dont elle met les choses en place est exceptionnelle pour une joueuse de son âge. »

– Elle a notamment été numéro 1 mondiale amateur en 2020, quels sont ses atouts et aussi ses faiblesses au plan golfique ?

« Elle tape fort et son driving est dans la bonne moyenne. Elle connaît techniquement le swing et elle a du répondant pour faire avancer les choses. Son seul petit point faible demeure le chipping autour des greens. Il faut dire que les tournois amateurs ne sont pas préparés de la même façon, mais c’est l’accumulation de tournois pros qui la fera progresser. Elle est venue ici une semaine  avant la compétition, elle s’est entraînée avec son coach Alain Alberti et on a  fait des reconnaissances : pour se préparer, c’est déjà assez pro ! »

– Elle connaît ce parcours où elle a disputé plusieurs épreuves de Jeunes***, mais peut-elle redouter le stress de jouer devant son public ?

« Ce n’est pas ce stress là qui peut poser problème, mais plutôt celui de faire face aux sollicitations, des média surtout. Déjà moi-même, en tant que cadet, j’en reçois, alors, elle, c’est dix fois plus ! Il lui faut conserver sa lucidité, et ne pas être pris par l’émotion. Ensuite, lorsqu’elle est dans l’arène, c’est à moi de la soutenir. »

– En 2019, elle n’avait pas franchi le cut ici. Que peut-elle espérer ?

 « Oh, un peu plus que ça ! Elle veut perfer. Et si les étoiles sont alignées … »

Propos recueillis par Roland Botella

 

*Sébastien a caddeyé Virginie Lagoutte et Gwladys Nocera. Et côté masculin, il a été sur le sac de  plusieurs joueurs du Tour européen dont actuellement Julien Guerrier.  

** Pauline a démarré le golf avec le drômois Vincent Minodier à Valence Saint-Didier

***Haribo Kids Cup, Evian Juniors Cup