Saison après saison, vaille que vaille, Lucie André s’agrippe opiniâtrement à sa passion. Après quelques années sur le L.E.T, la Bressane a perdu son droit de jeu et doit donc batailler sur le LET Access, la D2 européenne, dont avec ses 36 ans, elle est une des doyennes. L’an passé, Lucie s’est cependant offerte, d’entrée, sa deuxième victoire en carrière*, un mémorable succès en Catalogne après un notoire play-off face à cinq adversaires, mais son jeu s’est ensuite effiloché. « Ce fut une saison en dents de scie, plutôt correcte jusqu’à mi-juillet et une deuxième partie plus compliquée. J’ai fait l’erreur de vouloir jouer des tournois en Europe du nord dans des conditions éprouvantes côté météo, et je n’ai plus eu la tête à mon jeu. »

« On nous laisse dans notre misère »

Elle finit malgré tout au 21ème rang du classement final, une piètre consolation quand on voit l’indigence des dotations de ce circuit. « Alors que le prize money global du L.E.T est, j’ai calculé, de 35 millions d’euros, celui du LETAS n’est que globalement de 600 000 euros » s’insurge-t-elle, avant de clamer son mécontentement au sujet du calendrier 2024. « Cette année, notre nombre de tournois est passé de 18 à 14. On nous laisse dans notre misère ! Et pour finir, après Terre Blanche, mi-avril, on n’a plus de tournoi avant juin, on reste donc notamment tout le mois de Mai sans jouer, à une période agréable de la saison ! »

Et si elle complète ses menues rentrées par quelques rares participations à des Pro-Am, l’ensemble est largement bien insuffisant. Ainsi, limitée au plan financier, elle n’a pu, cet hiver, partir à l’étranger se préparer, partageant son entraînement entre ses parcours proches – Bourg Bouvent et La Bresse -, et un saut tous les deux mois à Montpellier auprès d’Alain Alberti, le très apprécié coach dont elle s’est rapprochée l’an passé. « Il m’apporte beaucoup de clarté dans mon jeu » confie-t-elle, tout en appréciant aussi l’apport de Kelly Sotière, sa préparatrice mentale, et le précieux soutien de tous ses partenaires. Suffisant pour garder sa détermination à l’idée de redémarrer ? « Bien sûr que je suis toujours motivée ! » s’exclame-t-elle. « Si je voyais que mon jeu stagnait ou régressait, je tournerais la page. Là, au contraire, je trouve qu’il se solidifie même s’il y a des micro-réglages à effectuer. »

R.B

*Après le Czech Challenge en 2017.

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